Plus de 6000 personnes furent ensevelis sur l'ile de quarantaine, qu'on appelle Grosse ile, en 1847. . Sur le monument où sont inscrit les noms des 6000 personnes on retrouve 1200 petits bateaux blancs gravés dans la pierre, 1200 personnes sans nom ni provenance.J'ai imaginé les visages de quelques-uns et je vous les présente.Ce geste est un hommage à tous ces disparus et a pour but de rendre tangible leur existence par votre regard.

En 1847, lors de la grande épidémie de typhus, près de 6000 personnes ont été inhumées sur l'ile de quarantaine.


C'était des gens venus d'Irlande pour la plupart,mais aussi d'Allemagne,d'Écosse et de Norvège, pour recommencer leur vie à zero au Canada.

L'espoir était quelquefois leur seule richesse.

Ils arrivaient par centaines sur l'ile, après avoir traversé l'enfer sur des navires que l'on surnommait "les navires cercueils".

La famine et la maladie en avait déjà emporté la moitié,qu'on avait jeté à la mer tout le long du trajet.

Et lorsqu'ils ont touché terre pour la première fois depuis des mois,c'est avec toute la lassitude,la peur, l'angoisse et le désespoir que l'on peut imaginer.


Certains ont rendu l'âme sur la grève.

Ce rocher entouré d'eau est devenu , par le fait même,une immense pile qui enregistra les énergies / émotions, maintenant fixés dans sa matière.
Il m'a suffit d'y mettre les pieds pour sentir les vibrations émanant de partout, comme si quelqu'un avait encore "quelque chose à dire".
Ce "quelque chose" s'est attaché à mes semelles et depuis ma visite sur cette l'ile, un projet gronde en moi; traduire ces émotions par des visages, et à travers ces visages, les faire revivre.





Les personnages imaginaires sortent du bout de ma craie, un peu comme un automatisme.Je ne sais d'avance si ce sera un homme ou une femme et quelle sera son expression.

Troublant ? c'est certain!

Mais c'est toujours avec un profond respect que je découvre ce que Grosse île a encore a dire.



Pastelliste

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